Vidange de kérosène en vol : une manœuvre rare mais légale
Le Boeing pèse 333 tonnes au décollage, dont 105 tonnes de carburant. J.C. MARMARA
Dans quels cas le dégazage des avions est-il autorisé?
Il s'agit d'une procédure d'urgence qui répond à une situation exceptionnelle où l'avion doit effectuer un atterrissage immédiat. Les circonstances à l'origine de la décision peuvent être techniques comme une panne moteur ou électrique, ou médicale si un passager fait par exemple une attaque cardiaque.Qui l'autorise?
C'est le contrôle aérien, c'est à dire la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), qui prend la décision en France à la demande du pilote de l'avion. La manœuvre est prévue dans le cahier des charges des constructeurs (Boeing, Airbus…) et les pilotes sont régulièrement entraînés sur simulateur pour la réaliser, précise la DGAC.Tous les avions peuvent-ils dégazer?
Uniquement les gros-porteurs long courrier qui représentent moins de 10% du trafic passagers. C'est un problème physique de masse. Les gros-porteurs ont un emport de carburant pour 10 heures, soit environ 105 tonnes de kérosène, ce qui les rend trop lourds pour se poser. À titre d'exemple, un Boeing 747 qui fait le trajet Paris-Fort de France avec 460 passagers à bord pèse 333 tonnes au décollage. Pour atterrir en toute sécurité, il faut qu'il pèse au maximum 285 tonnes. Il faut donc qu'il se déleste de 50 tonnes.Où le dégazage peut-il avoir lieu?
C'est l'urgence de la situation qui va déterminer le lieu où aura lieu la vidange de carburant. Généralement l'autorisation est donnée au-dessus d'un plan d'eau, au-dessus de la mer pour les zones littorales, dans tous les cas le plus loin possible des zones urbanisées.Comment se déroule la manœuvre?
Le commandant de bord va réaliser des cercles à 2000 mètres d'altitude minimum au-dessus de la zone déterminée pour consommer du carburant puis effectuer la manœuvre de délestage. «Il ne s'agit pas d'ouvrir les vannes pour déverser des litres de carburant sur le site mais de le vaporiser en micro-gouttelettes. Le carburant est très volatil, a une température d'évaporation très basse. 90% de ce qui est délesté s'évaporent avant le contact avec le sol et la majorité des 10% restants au contact du sol», affirme la DGAC.Quel est l'impact pour l'environnement?
Il n'est que de quelques milligrammes par mètre carré. «Bien sûr cela n'est pas neutre pour l'environnement mais la manœuvre vise à sauver des vies», argumente la DGAC qui précise que les compagnies n'enclenchent pas la procédure à la légère car elle leur coûte beaucoup d'argent. La manœuvre a un impact sur la navigation aérienne: avions à dérouter, retards dans les décollages et les atterrissages… ce qui a aussi un coût.http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/09/26/20002-20160926ARTFIG00158-vidange-de-kerosene-en-vol-une-manoeuvre-rare-mais-legale.php
VIDÉO - Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau, est stupéfait du dégazage de kérosène au-dessus de la forêt de Fontainebleau.
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