Condamné à un an ferme, Claude Guéant va-t-il vraiment aller en prison ?
L’ancien ministre peut demander au juge d'application des peines une libération conditionnelle du fait de son âge ou un aménagement de peine.
Notons tout d’abord qu’il est impossible pour l’ancien
ministre de convertir sa peine en travail d’intérêt général ou
jours-amendes, puisqu’elle dépasse six mois ferme.
En revanche, comme Libération le notait,
un aménagement de peine pourrait lui épargner de passer par la case
prison puisqu’il peut s’effectuer avant même le début de la peine en
question.
Mais rien n’est automatique : seul un juge d’application des peines peut décider qu’une peine d’emprisonnement inférieure à deux ans est effectuée sous un autre régime que la détention classique. Le Code pénal en prévoit trois (articles 132-25 à 132-26)
: la semi-liberté (où le condamné est libre pendant la journée par
exemple), le placement à l’extérieur (où le condamné est pris en charge
dans un centre extérieur à la prison et libre de regagner son
hébergement personnel le soir) ou le bracelet électronique.
Enfin, s’il était quand même écroué, Claude Guéant pourrait
jouer une autre carte pour écourter son séjour en prison : ses 74 ans.
En effet, le Code pénal prévoit que si la personne condamnée a plus de 70 ans, elle peut demander une libération conditionnelle «quelle que soit la durée de la peine lui restant à effectuer» dès lors «que sa réinsertion est assurée» et que le condamné peut «justifier qu’il sera pris en charge à sa sortie ou qu’il bénéficie d’un hébergement» comme le précise le site Service-public.fr.
Ce qui est évidemment le cas de Claude Guéant. Là aussi, c’est au juge
de l’application des peines de décider de l’octroi ou non de la
libération conditionnelle. Mais comme le précise l’avocate
pénaliste Safya Akorri à CheckNews, contrairement à l’aménagement de peine qui peut s’effectuer «ab initio»
(c’est-à-dire avant même l’exécution de la peine), la demande de
libération conditionnelle ne peut se faire que quand la personne est
déjà en détention.
Dans un cas comme dans l'autre, rien n'est automatique, et
dépend d'une décision du juge d'application des peines. Il n'est donc
pas impossible que Claude Guéant aille en prison, mais les différentes
sources interrogées par CheckNews estiment «très improbable» voire «quasi-impossible» que ce soit le cas. Il dispose en effet de garanties (comme une adresse fixe par exemple) qui pourront ici jouer en sa faveur.
Source : https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/17/condamne-a-un-an-ferme-claude-gueant-va-t-il-vraiment-aller-en-prison_1703548
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