Alors que le chapeau de Napoléon vient d'être adjugé à Fontainebleau pour 1,8 million d'euros, nous sommes en mesure d'affirmer qu'il s'agit d'une vaste escroquerie.
Ne serait-ce que parce que l'Empereur n'a jamais existé.
C'est du moins ce qu'affirme Jean-Baptiste Pérès (1752-1840), ancien magistrat et professeur de mathématiques, dans son pamphlet "Comme quoi napoléon n'a jamais existé ou grand erratum source d'un nombre infini d'errata à noter dans l'histoire du XIXe siècle."
Nous sommes en 1827, soit seulement six ans après la mort de Napoléon. L'érudit cherche en réalité à se moquer des écrits en vogue à l'époque voulant prouver par tous les moyens possibles que la Bible est incohérente et mensongère. Le pamphlet est en particulier dirigé contre Charles-François Dupuis qui, dans son Origine de tous les cultes, ou la Religion Universelle (1795), tente de montrer que le christianisme, l'islam et les religions antiques ont les mêmes fondements, en particulier l'adoration d'un dieu solaire.
Afin de souligner l'incongruité du raisonnement de Dupuis, Pérès décide de le pousser jusqu'à l'absurde, en prouvant que Napoléon, "dont on a dit et écrit tant de choses", n'est rien d'autre que le "soleil personnifié".
Mais quelles que soient les raisons qui ont pu pousser le vénérable Pérès à écrire, les preuves de l'inexistence de l'Empereur sont convaincantes.
Napoléon et le dieu grec Apollon ne font qu'un. La preuve, ils portent le même nom.
En effet, "Apollon est le même mot qu'Apoléon", qui tous deux proviennent du verbe grec Apollyô, signifiant exterminer.
Vous objecterez que "ce personnage est nommé Napoléon et conséquemment il y a dans son nom une lettre initiale qui n'est pas dans le nom du soleil".
En effet, en grec, né se traduit par véritablement. "D'où il suit que Napoléon signifie: véritable exterminateur, véritable Apollon. C'est donc véritablement le soleil."
Quant à Bonaparte, il s'agit de la conjonction de bona parte, bonne partie.
"Or rien ne se rapporte plus directement au soleil que les effets de sa révolution diurne, et ces effets sont le jour et la nuit, la lumière et les ténèbres, [...] l'empire des bons et des mauvais génies."
Les anciens s'adressaient d'ailleurs aux génies du mal par l'imprécation "Abi in malam partem ". Si mala partem désigne les ténèbres, "nul doute que par bona parte on ne doive entendre la lumière".
Napoléon Bonaparte est donc véritablement un surnom d'Apollon.
La légende veut qu'Apollon soit né sur une île de la Méditerranée. C'est aussi le cas de Napoléon.
Par ailleurs, Pausanias affirme que l'on donne à Appolon le titre de divinité égyptienne.
"Il a voulu nous dire que les Égyptiens l'adoraient, et cela encore établit un rapport de plus entre Napoléon et le soleil; car on dit qu'en Égypte Napoléon fut regardé comme revêtu d'un caractère surnaturel, comme l'ami de Mahomet, et qu'il y reçut des hommages qui tenaient de l'adoration."
Selon la légende, la mère de Bonaparte se serait appelée Laetitia. "Mais sous le nom de Letitia, qui veut dire la joie, on a voulu désigner l'aurore, dont la lumière naissante répand la joie dans toute la nature; l'aurore qui enfante au monde le soleil, comme disent les poètes, en lui ouvrant, avec ses doigts de rose, les portes de l'Orient."
Mieux encore, la mère d'Appollon se nommait Latone chez les romains, or "loetitia est le substantif du verbe loetor ou de l'inusité loeto qui voulait dire inspirer la joie".
Et Pérès de faire cette conclusion sans appel "Il est donc certain que cette Letitia est prise, comme son fils, dans la mythologie grecque".
Napoléon a les mêmes sœurs que le dieu du soleil ; ses trois frères, Lucien, Jérôme et Louis sont les allégories des quatre saisons ; Napoléon eut deux femmes, de même qu'Apollon s'unit à la lune (selon les grecs), et la terre (selon les Egyptiens) ; Napoléon mit fin à la révolution, tout comme Apollon terrassa le serpent Python et nous en passons.
L'auteur se permet une petite perfidie à la fin de son texte sous l'apparence d'un innocent postscriptum.
"P. S. -- Nous aurions encore pu invoquer, à l'appui de notre thèse, un grand nombre d'ordonnances royales dont les dates certaines sont évidemment contradictoires au règne du prétendu Napoléon; mais nous avons eu nos motifs pour n'en pas faire usage."
Jean-Baptiste Pérès se moque en effet subtilement de Louis XVIII, qui, à son retour au pouvoir en 1814, signait non sans ridicule des ordonnances datées de sa dix-neuvième année de règne, tentant ainsi de faire oublier l' "Usurpateur".
source : http://www.huffingtonpost.fr/pierre-menard/napoleon-a-jamais-existe_b_6189284.html
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